Quelques chiffres à propos de la paralysie cérébrale :

  • 17 million de personnes ont une paralysie cérébrale dans le monde (soit 125 000 personnes en France)
  • 1 bébé sur 400-500 est touché (soit 1500 nouveaux cas par an en France)
  • 1 personne sur 3 ne peut pas marcher.
  • 1 personne sur 2 vit avec une douleur chronique.
  • 1 personne sur 5 ne peut pas parler.
  • 1 personne sur 10 a de sérieux troubles de la vision.
  • 1 personne sur 25 a de sérieux troubles de l’audition.
  • 40% des enfants avec une paralysie cérébrale sont nés prématurés.

En France, cette pathologie est également connue sous le nom d’Infirmité Motrice Cérébrale (IMC). La paralysie cérébrale est un terme général désignant des troubles de la posture et de coordination des mouvements, causés par la destruction de certaines cellules survenue lors du développement du cerveau chez le fœtus ou le nourrisson (par convention avant 2 ans). Ainsi, le cerveau n’envoie pas les bons ordres aux muscles.

Les troubles moteurs de la paralysie cérébrale sont souvent accompagnés de troubles sensoriels, perceptifs, cognitifs, de la communication et du comportement, d’une épilepsie et de problèmes musculo-squelettiques secondaires. Ainsi, on retrouvera l’ensemble des symptômes cités sur l’image ci-après dans des proportions plus ou moins grandes.

 

Symptômes

Le dommage peut avoir une ampleur extrêmement variable d’un individu à l’autre. La pathologie peut prendre plusieurs formes :

  • Il s’agit d’une diplégie spastique autrement connue sous le nom de Syndrome de Little, lorsque les membres inférieurs sont principalement concernés (ce qui est le cas d’Enora A.),
  • Il s’agit d’une quadriplégie spastique lorsque les quatre membres sont concernés (ce qui est le cas d’Enora T. et de Zoé).
  • Il s’agit d’une hémiplégie spastique lorsqu’un membre supérieur et un membre inférieur d’un même coté sont concernés.

En pratique, on observe des dérèglements musculaires : selon l’emplacement de la lésion, certains muscles sont en permanence trop toniques, ou pas assez, ou alternent de façon incontrôlée entre ces deux états. Le principal symptôme est la spasticité : Il s’agit d’un phénomène musculaire qui définit la tendance d’un muscle à être contracté en permanence. Les muscles antagonistes reçoivent simultanément des ordres de contraction lors de la réalisation d’un mouvement. Les conséquences sur le plan de l’allure sont :

  • une position semi-fléchie car les muscles assurant la flexion sont plus puissants que ceux destinés à l’extension,
  • une démarche en ciseaux : du fait de la tension des muscles de la hanche, les genoux pivotent vers l’intérieur,
  • les pieds sont en extension sur la pointe (équin bilatéral) et pivotent vers l’intérieur (varus).

On peut également retrouver une faiblesse musculaire due à une insuffisance d’utilisation des muscles.

Une autre caractéristique est une anomalie des réflexes (réponses automatiques). Par exemple :

  • Malgré la diversité des cas cliniques, 100% des enfants IMC possèdent des réactions anti-gravitaires anormales. Cela se traduit par un défaut d’adaptation posturale et une gestion problématique de l’équilibre.
  • Il n’y a pas de transfert de poids controlatéral lors de l’élévation d’un membre chez la plupart des enfants IMC. Ceci explique les difficultés à ramper, avancer à quatre pattes, se lever, etc… Ce déficit peut être plus ou moins compensé par la motricité volontaire.

Ces absences d’adaptation sont accentuées par un déficit de proprioception. Cette dernière étant la perception de soi-même, consciente ou non, c’est-à-dire de la position des différents membres et de leur tonus en relation avec la situation du corps dans l’espace.

On dit souvent que la maladie est non-évolutive. La zone altérée dans le cerveau est figée certes, mais la croissance de l’enfant rend la gestion de cette maladie très évolutive. En effet, la contracture permanente des muscles entraine des déformations des os au cours de la croissance. De plus, le muscle étant moins sollicité, il se crée des rétractions et la qualité biomécanique des articulations devient mauvaise. Il s’agit par conséquent d’un véritable cercle vicieux qu’il convient de combattre pour éviter, dans la mesure du possible, ces déformations orthopédiques et l’installation de mauvaises postures : par exemple, la spasticité s’applique souvent aux adducteurs et entraine un fort risque d’excentrement de la hanche. L’évolution des déformations de la hanche est accélérée par la position assise en W (entre les talons) que l’enfant adopte systématiquement pour stabiliser sa position assise lorsqu’il joue au sol.